lundi 18 février 2013

Paris-Normandie Réductions dans les lycées « Développer les filières de l'énergie »

François Kowal apporte quelques rectificatifs et commentaires à l'article ci-dessous. Les rectificatifs sont en rouge et les commentaires en bleu

lundi 18 février 2013 à 08H00

EDUCATION. Les dotations horaires globales ont été octroyées aux lycées dieppois. Résultats : des heures retirées, des filières perdues et des postes d'enseignants supprimés.


En décembre dernier, des élèves du lycée du Golf avaient bloqué leur établissement pour manifester contre la fermeture de classes, crainte à la rentrée 2013



Au lycée du Golf, on ne veut pas communiquer sur les dotations horaires globales (DHG) qui lui ont été attribuées. Et en particulier sur la perte du bac pro « Service de proximité et vie locale ». « Cette filière est pour l'instant suspendue au niveau national, le temps d'étudier la pertinence de son existence et faute de trouver des stages pour les élèves qui sortent de troisième », explique Michel Houdu, directeur de cabinet du recteur d'académie de Rouen.
« C'est un document interne à l'établissement et c'est un dossier en pleine gestation. Le proviseur, Sheila Lan-Sun-Luk, ne veut pas en parler », indique-t-on au lycée du Golf.
Les dotations horaires globales sont l'ensemble des heures d'enseignement accordées aux lycées par le rectorat. Il en détermine le montant en fonction des effectifs prévus d'une année à l'autre, des options ou des spécialités proposées et des diverses voies d'orientation (après la seconde).

Au lycée Pablo-Neruda, c'est l'incompréhension pour François Kowal, le professeur principal du BTS Industrialisation des produits mécaniques (IPM), formation vouée à disparaître à la rentrée prochaine, à la demande du rectorat. « On se bat depuis des années pour que cette formation subsiste. On a même créé un blog en décembre dernier intitulé « Sauvons Neruda ». Nous avons six étudiants dans ce BTS cette année et ils trouveront du travail à la sortie de leur formation, comme leurs prédécesseurs. Les industriels dieppois le disent eux-mêmes. Selon l'étude menée par le Cabinet Ambroise Bouteille à la demande de l'Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie (UIMM) en 2012, il y a trente embauches par an pendant dix ans, en Haute-Normandie. »

(rectificatif de François Kowal à l'article : c’est sur le territoire dieppois)



« Pas assez d'étudiants »
Le rectorat ne l'entend pas de cette oreille : « On a essayé de maintenir un quart de section de BTS IPM avec sept élèves. Mais, la rentrée prochaine, on ne peut pas continuer ainsi. En dehors du fait qu'il n'y ait pas assez d'étudiants dans cette formation, il n'y aurait pas suffisamment de contrats de travail à offrir à ces jeunes à la sortie de leurs études », justifie Michel Houdu.

(rectificatif de François Kowal à l'article : En aucun cas le Rectorat n’a essayé de maintenir dans la durée la section car le maintien n'a duré qu’une seule année)

Le proviseur du même lycée, Jean-Michel Sueur, tempère les propos de François Kowal et préfère « se préoccuper d'augmenter notre vivier dans le second cycle. Nous avons également une classe de seconde en moins à la rentrée 2013 car il y a moins d'élèves qui sortent de 3e. ».

Remarque de François Kowal :
Nous n’avons eu qu’une justification comptable de la part du Rectorat alors que les embauches sont là à la sortie du BTS IPM (fort taux d’employabilité mais par contre un taux d’attractivité faible d’après les chiffres du Rectorat).
Tous les étudiants du BTS IPM sont issus des terminales des lycées dieppois.

Pour pouvoir installer le BTS Environnement Nucléaire à la rentrée scolaire en septembre 2012, le rectorat a imposé de regrouper les sections de « BTS Industrialisation des Produits Mécaniques » et « Conception & Industrialisation en Microtechnique » en une seule classe de 15 étudiants. 

Pour faire d’autres économies, le Rectorat a demandé de regrouper les cours en enseignement général au niveau de différents BTS, ce qui a été aussi réalisé.  
Toutes les économies en heures ont été respectées.
Il y a actuellement 13 étudiants dans ce groupe. Ils y en avaient 15, mais 2 sont partis car ils ont trouvé du travail.

Au lycée Ango, le proviseur, Dominique Procureur, voit son nombre d'heures de cours réduit (54,5 heures en moins), en comparaison avec février 2012. Il compte une Seconde et d'une Terminale L en moins, et une Terminale ES en plus. « Un poste d'enseignant stagiaire en histoire-géographie devrait être supprimé et celui d'allemand pourrait être sauvegardé. C'est au rectorat d'en décider. »

Suzelle Gaube


François Kowal :
« On se bat pour que le BTS IPM subsiste »

Le Rectorat maintient des filières qui font le plein d’élèves mais qui ne donnent aucune perspective au niveau de l’emploi ! Comme si seul les effectifs comptaient

Nous demandons que :
  • le maintien du BTS IPM et que le recrutement soit effectif sur le portail APB (Admission Post Bac) car il y a des lycéens de terminales qui sont intéressés par poursuivre des études dans cette filière qui n’est en aucun cas une voie de garage,
  • une table ronde regroupant les industriels, le rectorat, la région, les professeurs, les élèves et leurs parents pour pérenniser les filières technologiques professionnelles et les développer.

Sébastien Jumel, le maire (PCF) de Dieppe, veut développer les filières post-bac dans sa ville.

Que pensez-vous des nouvelles dotations horaires globales (DHG) attribuées aux lycées dieppois ?
« Il y a une dégradation de l'offre de filières sur Dieppe, en particulier sur le développement de filières supplémentaires. Je le regrette. A Dieppe, il n'y aura plus de BTS Industrialisation des produits mécaniques (IPM) au lycée Neruda, et il y a eu une saignée au lycée du Golf. »

Selon vous, quelles filières faudrait-il mettre en avant ?
« Avant d'en créer d'autres, il faudrait consolider celles déjà existantes. Les filières d'avenir techniques et professionnelles sont aussi à développer. Je pense au secteur de l'énergie. Avec tout ce qu'il se passe dans la région, la grappe d'entreprises Dieppe Méca-Energies, la centrale nucléaire, le projet éolien, il y a de quoi faire. Il en est de même pour les filières dans le domaine logistique. J'en ai parlé au nouveau recteur d'académie qui veut remettre l'ouvrage sur le métier. »

Quelles actions menez-vous pour faire bouger les choses ?
« A Dieppe, il y a déjà une licence pro et une filière nucléaire au lycée Emulation. Le lycée Ango prévoit de créer un partenariat avec l'Institut d'études politiques (IEP) de Lille pour préparer au concours de Sciences po.
Par ailleurs, ce n'est pas de ma compétence mais celle de l'Etat. J'ai rencontré à plusieurs reprises les présidents d'universités de Rouen et du Havre et le recteur. L'une des idées est de mettre en place des morceaux d'antennes d'IUT en collaboration avec ces facultés. Ils étaient motivés et convaincus mais le problème reste le manque de moyen financier. »


Sébastien Léger, président local de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), réagit aux dotations horaires globales données aux lycées Dieppois : « Il n'y a plus de changement alors qu'on nous avait dit que le changement c'était maintenant. Les critères restent les mêmes : purement comptables. On ferme certaines filières et BTS alors qu'ils sont porteurs d'emploi. C'est le cas du BTS Industrialisation des produits mécaniques (IPM) au lycée Neruda et de la filière bac pro Assistance à la personne au lycée du Golf. Quand le rectorat dit qu'il n'y a pas assez de travail à la sortie du BTS IPM et qu'il y a peu d'étudiants qui le demandent, ce sont eux qui organisent la pénurie. Mais il n'y a qu'à interroger les industriels dieppois qui diront le contraire. Par ailleurs, en Seine-Maritime, des formations ne sont dispensées que par le privé, comme celui de l'outillage. Cherche-t-on à favoriser le privé ? Si on veut que les choses changent, il faut éviter de supprimer des formations et en installer d'autres comme un IUT ou un IUFM. »

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